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LA NÉOGLUCOGÉNÈSE: TOUT COMPRENDRE ET NE PLUS EN AVOIR PEUR

          Comment mieux démarrer l’année qu’avec un sujet aussi épineux et technique que celui de la néoglucogénèse ? Je vous propose aujourd’hui de revenir sur ce concept très important à comprendre convenablement afin d’arrêter d’entretenir une frayeur illégitime à son sujet.


La Néoglucogénèse: qu’est ce que c’est ?


Tout comme la lipogénèse ou la cétose, la néoglucogénèse est une voie métabolique naturelle. Elle désigne la synthèse de glucose à partir de composés non glucidiques (c’est-à-dire: autre que les glucides) comme les acides aminés ou le glycérol (un acide gras). Pour le dire plus simplement: on fabrique du sucre à partir des protéines ou du gras. Cette opération est principalement réalisée par le foie qui effectue ce travail de conversion dès qu’il est nécessaire.

Cette opération va s’effectuer dans plusieurs cas de figure: dans les cas les plus extrêmes, si l’organisme a besoin de carburant car il en manque de flux depuis un trop long moment, la néoglucogénèse peut s’enclencher, auquel cas le corps va se cannibaliser car les acides aminés utilisés pour fabriquer le glucose seront ceux présents dans la masse musculaire existante (raison pour laquelle je ne suis pas partisan des jeûnes prolongés). Elle peut aussi avoir lieu lorsque le corps a besoin de remplir ses réserves de glycogène (on va y venir). Elle va aussi potentiellement avoir lieu en cas d’ingestion trop importante de protéines par rapport à ce qu’on est en mesure d’utiliser car le corps est incapable de stocker les protéines sous cette forme, et c’est ce dernier cas de figure qui terrifie souvent les néo-adeptes du régime cétogène.


Pourquoi en a-t-on peur ? (Et pourquoi il ne faut pas…)


Parce qu’on la comprend mal. Il faut rappeler que la néoglucogénèse augmente logiquement et temporairement le taux de sucre dans le sang, ce qui met effectivement un terme (temporaire lui aussi) à l’état de cétose: priorités oxydatives obligent, le corps va d’abord utiliser le sucre avant de se tourner vers le gras. Or la plupart des adeptes Keto démarrant cette alimentation n’ont qu’une seule idée en tête: obtenir la cétose la plus profonde possible, le plus rapidement possible et la maintenir indéfiniment. Ils s’imaginent volontiers que l’état de cétose est un processus permanent que l’on se doit de faire perdurer toute la journée sous peine de ne pas perdre ou de reprendre du poids.

Pour ceux là, j’ai une nouvelle qui risque de les chambouler: l’existence de la néoglucogénèse est la seule raison qui nous permet d’adopter durablement un régime cétogène. Sans elle, nous serions condamnés à un apport exogène quotidien de sucre.


Pourquoi ? Parce qu’autant la grande majorité des cellules du corps peuvent se nourrir de cétones, autant certaines ont un besoin indispensable de glucose (certaines cellules du cerveau ou des yeux par exemple) et c’est sans compter sur les réserves de glycogène qui se doivent d’être régulièrement remplies en cas de besoin de production d’un effort musculaire exceptionnel (mobilisation rapide de ressources énergétiques permises par l’adrénaline ou le cortisol).

Alors je comprends tout à fait la volonté d’obtenir des résultats le plus vite possible en termes de perte de poids, mais on peut surtout rapidement se pourrir la vie pour rien.


Je ne prétends pas qu’il n’y a aucun enjeu car effectivement, que ce soit en phase d’adaptation (phase qui dure plusieurs semaines/mois selon la personne) ou dans le cadre d’une condition métabolique particulière (insulinorésistance et diabète de Type-2 par exemple), c’est un sujet à prendre en compte. Et je ne pousse pas non plus nécessairement à la surconsommation des protéines. Je souhaite simplement dédiaboliser un phénomène non seulement naturel mais surtout indispensable à notre bon fonctionnement.


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Alexis Lablanchy
Coach et conseiller en nutrition