LE CORPS A-T-IL BESOIN DE GLUCIDES POUR FONCTIONNER ? (NON)

          C’est l’une des questions que l’on est en droit de se poser lorsque l’on hésite à se lancer dans le régime cétogène: le corps n’a-t-il pas INDISPENSABLEMENT besoin d’un volume important de glucides pour fonctionner ? N’est-ce pas une dangereuse carence alimentaire que d’en consommer si peu ? Absolument pas, et nous allons voir dans ces prochaines lignes pourquoi.

L’argument derrière l’indispensabilité des glucides

Pour faire court (car il m’a été remonté que mes papiers étaient parfois un peu long…), on en revient principalement à l’argument du carburant: l’être humain aurait besoin de glucides car sans glucide, pas d’énergie. Ce qui est faux.

Comme nous l’avons vu la semaine dernière dans un précédent article, le régime cétogène est excellent car il régule et stabilise la glycémie par l’action hyperglycémiante du glucagon: nous n’avons donc pas besoin des glucides pour réguler la glycémie et notre énergie nous provient de l’hydrolyse des lipides endogènes: Le gras, c’est (littéralement) la vie. Nous ne manquons donc pas d’énergie, bien au contraire.

Mais quid de nos organes vitaux ?

Le cerveau, les organes n’ont-ils pas besoin de glucides pour fonctionner ? Ils n’ont pas besoin de GLUCIDES, ils ont éventuellement besoin de GLUCOSE (et très peu). Or nous sommes tout à fait capables de synthétiser du glucose à partir de composés non glucidiques (la fameuse néoglucogénèse). De plus, les corps cétoniques produits par la dégradation des graisses nous sert non seulement de carburant alternatif, mais de carburant bien plus qualitatif et performant. C’est la raison pour laquelle le régime cétogène a des résultats aussi excellents pour lutter contre les maladies dégénératives (et pas que ! Souvenez d’ailleurs aussi de ce que je vous ai raconté sur les maladies civilisationnelles dans un de mes premiers articles). L’excès de glucides (qui arrive bien plus rapidement qu’on ne le pense) fait beaucoup de mal au cerveau et augmente le risque de dégénérescence cognitive. Et il est tout autant responsable de la dégradation des organes comme par exemple par l’émergence de la stéatose hépatique (la maladie du « foie gras ») et autres graisses viscérales accumulées en trop grandes quantités (et donc dangereuses).

Les glucides ne sont donc pas indispensables ?

Les acides aminés (présents en grande majorité dans les protéines que l’on mange) sont indispensables. Sans acide aminé essentiel (c’est à dire non productible par nous-mêmes), pas de formation de protéines et de peptides, pas de formation musculaire, pas de réparation des tissus corporels, et un transport des nutriments très dysfonctionnel entrainant notamment un mauvais fonctionnement cellulaire. Sans compter qu’ils sont précurseurs d’un certain nombre d’hormones et de neurotransmetteurs.

Les acides gras (présents dans les lipides que l’on mange) sont indispensables. Sans acide gras, pas de constitution de membranes cellulaires (et cela concerne tous les tissus). Ils sont aussi précurseurs d’hormones et participent au bon fonctionnement du système immunitaire, cognitif (le cerveau est le 2ème tissu le plus gourmand en acide gras), nerveux et cardio-vasculaire. Et c’est eux qui stockent les réserves d’énergie dont nous avons besoin pour subsister.

En gros, sans acide aminé, on ne fonctionne plus. Sans acide gras, on ne fonctionne plus. Et sans glucide ?

Sans glucide, on fonctionne car les glucides ne sont PAS indispensables à notre survie. Il n’y a aucun glucide essentiel (id est, essentiel et improductible).

CEPENDANT, il y a un amalgame à ne pas faire: la non indispensabilité des glucides ne veut pas dire qu’ils sont tous mauvais. Au contraire. Simplement on va venir les consommer pour les autres bénéfices apportés par les aliments en contenant comme les fruits et les légumes mais aussi les oléagineux. Le régime cétogène est d’ailleurs un régime LOW Carb et non NO Carb (contrairement au régime carnivore). Consommer ces aliments reste important car ils sont riches en vitamines, en minéraux et en fibres facilement et optimalement assimilables sous cette forme. Mais de là à faire croire que la consommation de glucides est indispensable en soit, pour le carburant qu’ils représentent, est une contre-vérité qu’il fallait débunker.