Assiette cetogene
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LE RÉGIME CÉTOGÈNE: POURQUOI ET COMMENT ÇA MARCHE ?

          Manger beaucoup de gras et peu de sucre; voila comment résumer rapidement la logique et l’équilibre alimentaires du régime cétogène. OK, c’est simple et rapide, mais ca ne peut pas s’arrêter là. Lors de mes coachings, je mets un point d’honneur à expliquer et à transmettre un maximum d’informations à mes clients car je suis convaincu d’une chose: on applique ce que l’on comprend. Et c’est le meilleur moyen à la fois d’autonomiser les individus et accessoirement de leur permettre d’expliquer à leur entourage quels mystères leur ont fait perdre du poids sainement et sans risque. Si l’on souhaite démocratiser cette alimentation et aider un maximum de monde, il convient d’expliquer les mécanismes qui sous-tendent son action et son efficacité: c’est notre responsabilité à tous (c’est du moins celle que je me suis imposée).

Alors voici pourquoi le régime cétogène fonctionne et comment, dans le détail, il permet de perdre du poids.

 

Comprendre le fonctionnement de la glycémie

Un grand nombre nutritionnistes et diététiciens classiques vous expliqueront volontiers que nous devons impérativement consommer une quantité importante de glucides pour vivre et fonctionner convenablement. Ils vous diront que le corps et le cerveau (qui pourtant préfèrent largement les corps cétoniques) en ont un besoin indispensable voire que c’est le seul moyen de réguler la glycémie. Ils sont soit ignorants, soit de mauvaise foi (parfois un peu des deux).

Cette dernière affirmation concernant la glycémie est une grave erreur. Le régime cétogène est excellent car il permet justement de réguler sa glycémie de manière bien plus saine. Pour le comprendre, il nous faut rentrer dans quelques détails techniques.

 

La glycémie définit la concentration/le taux de sucre dans le sang. Il existe deux hormones permettant de la réguler: l’insuline et le glucagon.

 

L’insuline est une hormone hypoglycémiante (une hormone peptidique pour être exact mais ne soyons pas inutilement pointilleux): elle permet d’abaisser la glycémie qui s’élève (souvent brusquement) lors de l’arrivée de sucre dans le sang. D’abord par l’entrée de glucose dans les cellules, puis par la synthèse de glycogène (on parle de glycogénèse) et de lipides (on parle de lipogenèse)  à partir de l’excès de glucides consommé. C’est comme cela que l’on grossit: on mange du sucre, et on en fait du gras car on en mange généralement de trop grandes quantités. Le « problème » de ce procédé, c’est que pour réguler la glycémie, il va falloir continuellement répéter ce procédé: manger des glucides régulièrement pour éviter de tomber en hypoglycémie. En résulte un yoyo permanent avec des phases de pics glycémiques où le corps stocke et des phases hypoglycémiques où en réponse le corps réclame plus de sucre pour y faire face. Vous devez maintenant mieux comprendre pourquoi tant de gens entrent dans un cercle vicieux et pourquoi tant d’entre nous devenons obèses.

 

Le glucagon, à l’inverse, est une hormone hyperglycémiante: elle permet de stabiliser la glycémie par l’hydrolyse (ou dégradation) des triglycérides qui permet une libération des acides gras  et une augmentation du glucose dans le sang. En gros, en l’absence d’une quantité suffisante de glucides, le corps vient chercher l’énergie là où elle est: dans notre gras (ou tissu adipeux pour être moins vulgaire). C’est comme cela que l’on mincit quand on est en surcharge pondérale. Autant les réserves de glucose sont vite épuisées lorsque leur apport est exogène (d’où le yoyo), autant avant d’assécher les réserves de triglycérides, il faut y aller (et je connais peu de personnes qui s’en plaindraient…). En Keto, on a donc une glycémie hyper stable car rectifiée en continue par la cétogenèse (c’est le nom du processus qui voit la production de corps cétoniques pour alimenter le corps). Petite précision tout de même au passage: le glucagon n’est pas l’ennemi de l’insuline, il va même induire une sécrétion d’insuline notamment pour permettre l’entrée de glucose dans les cellules. Parenthèse fermée.

 

Une fois que l’on a tous ces éléments en tête, il est plus facile de comprendre pourquoi on perd du poids lorsque l’on suit une alimentation cétogène: le corps, en consommant du gras exogène et très peu de glucides, s’habitue à l’utiliser comme carburant et, une fois le gras exogène épuisé, vient se servir directement dans nos réserves endogènes pour stabiliser notre glycémie. Ces réserves vont diminuer avec le temps jusqu’à un poids de forme, optimal pour notre fonctionnement (par réduction progressive de la production de leptine mais ca fait déjà beaucoup d’informations à retenir donc nous verrons cela dans un prochain article).

 

Comprendre la psychologie – le lien entre le corps et l’esprit

« Il suffit de créer un déficit calorique pour perdre du poids« . Voila la phrase que vous entendrez le plus lorsque vous vous intéresserez à la nutrition. Cette phrase n’a aucun sens et je l’ai expliqué en long, en large et en travers dans un article exhaustif plus récent. Nous ne sommes pas des machines. Nous sommes des Hommes et en cela nous sommes faillibles (philosophie de comptoir digne d’une copie de terminale j’en conviens mais bon). Le déficit calorique, outre un ensemble de problèmes inhérents sur le plan métabolique, ne prend pas en compte un enjeu essentiel et prioritaire dans l’objectif de perte de poids: la préservation du capital mental et psychologique. En clair, s’empêcher de manger, on le fait quelques jours, quelques semaines et pour les plus courageux, quelques mois. On est la plupart du temps, incapable de le tenir sur la durée et c’est une épée de Damoclès que l’on a au dessus de la tête en permanence: une charge mentale qui s’alourdit avec le temps qui passe. D’autant plus alourdie que l’on ne règle pas le principal problème qui empêche les personnes de replonger dans leurs travers: le sevrage du sucre qui agit littéralement comme une drogue sur nous.

 

Le régime cétogène règle ces deux problèmes en coupant le mal à la racine: on sèvre le corps du sucre et on mange en quantités satisfaisantes des produits gourmands nous permettant de continuer à apprécier durablement notre alimentation. De plus, en se débarrassant de notre addiction au sucre, un phénomène naturel s’opère: on a naturellement de moins en moins faim. Donc au lieu de forcer le corps à se restreindre, on suit ses besoins qui diminuent d’eux-mêmes. On mange moins, sans jamais en souffrir.

Par ailleurs, on dit adieu aux petites faims, aux grignotages, car la stabilisation de la glycémie que nous avons décrite plus haut implique une disparition des épisodes hypoglycémiques. Deuxième raison qui fait que l’on mange mécaniquement et naturellement moins.

 

C’est ce qui m’a fait dire dans un précédent papier qu’en plus d’être l’alimentation la plus sûr, l’alimentation cétogène est celle qui est la plus facile, celle qui est la plus durable et celle qui obtient les meilleurs résultats en termes de perte de poids.

 

Désormais vous savez l’essentiel; au besoin je mettrai à jour cet article donc n’hésitez pas à y revenir à l’occasion si vous sentez le besoin d’en apprendre plus sur tous les mécanismes impliqués et les processus responsables de l’efficience du régime cétogène.

 

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Alexis Lablanchy
Coach et conseiller en nutrition